Je suis assise et j’écoute médusée me raconter l’histoire des dieux,
un homme parle, un homme aux cheveux gris parle sans cesse
j’entends parler de l’art, j’entends parler de l’art thérapie,
art, art thérapie, art, art thérapie  pris dans un état de demi-conscience
je regarde autour de moi, envahie par les couleurs, envahie par les odeurs,
je regarde ces œuvres qui m’appellent, et sans que personne ne me voit
mon esprit se détache il emmène  mon corps avec lui,

je navigue dans cette espace frôlant un visage, frôlant une marionnette, frôlant un masque,
j’entends parler  l’écho de l’art qui transforme,
aille.. je me cogne, j’espère que personne ne m’a vu,  ils vont me prendre pour une folle..

je suis attirée par ce bleu, je suis attirée par ce jaune, je suis attirée par ce feu ,
je ne contrôle plus ma vitesse,  je viens heurter le micro qui résonne dans cette salle,
et j’entends l’homme qui parle du chaos ouf, personne ne me voit, personne ne m’a vu.

Je tente désespérément de revenir à ma place  et j’entends au loin Gaïa, chronos,
mais au nom de Zeus quelqu’un peut me venir en aide,
dans un effort sur humain je réussis à m’asseoir sur ma chaise,
et je regarde en l’air et là d’un air médusé, je vois ce masque qui me tire la langue,
quelle étonnante transformation.

Christine Ledanois-Oper
(exposition d’Auxerre)